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Lagaan

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 4/5

vos avis

8 critiques: 4.41/5

visiteurnote
Tred 4
Sifu Tetsuo 4
Manolo 4
Makikata 4.75
La girardasse 4.25
Iron Monkey 5
anee 4.25
abdelali 5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

impressionnant

Je garde un bon souvenir de ce film car il s'agit de mon premier Bollywood "pur jus" sur grand écran (celui du Max Linder Panorama en plus). Le côté surréaliste de la partie de cricket, permet de dédramatiser un peu le thème principal que sont les mauvais côtés de la colonisation. Le triangle amoureux est lui aussi source de quelques instants plus légers. Les parties dansées sont très entrainantes et très réussies.

25 janvier 2006
par Manolo


Lagaan, ou le rasta rocket à la sauce indienne, avec du cricket... et en plus réussi.

[Héhé, ceci est ma toute première critique sur cinemasie, c'est la folie.. Halte, je m'égare. Parlons du film] Pour voir Lagaan, il faut tout d'abord s'accrocher si on est pas particulièrement fan du cinéma dit de Bollywood. Eh oui, c'est quand même plus de 3h30 de film... mais quel film! Visuellement c'est vraiment très beau, il y a eu un réel effort de la part du réalisateur pour avoir de belles images. Ce qui est remarquable, c'est que Gowariker célèbre les couleurs avec brio. Elles sont partout, chaudes, chatoyantes. Il faut aussi parler de ces chansons. Elles sont superbement chorégraphiées, et une fois encore c'est un plaisir pour les yeux, mais aussi pour les oreilles (mais bon, il faut aimer ce genre de musique!). Quant au montage il est pertinent, contrairement à la majorité des (mauvais) films du cinéma indien qui regorge de films faits à l'arrache. Là c'est quand même une grosse production, c'est d'un tout autre calibre. Mais venons en à l'histoire. En quelques mots : en Inde, pendant la période de la colonisation britannique, un village est dans une situation terrible. Les récoltes vont être très mauvaises, et bientôt il n'y aura plus d'argent pour payer un impôt réclamé par les Britanniques. Les villageois leur réclament une aide, mais tout leur est refusé. Un officier les défie alors de faire un match de cricket, un sport totallement inconnu des villageois. Si la victoire appartient aux indiens, alors l'impôt est supprimé. En cas de défaite, il devront s'acquitter de cet impôt et vivre dans la misère... et disparaître lentement. Un homme, puis un groupe d'homme va alors essayer de tout faire pour la survie du village en se battant... au cricket. Histoire simple, mais efficace. Il y a de tout : de l'action, du suspens, de l'émotion, de la tendresse, de la tristesse, de la joie et beaucoup, beaucoup d'espoir. Et un peu de patriotisme quand même sur les bords, mais rien de bien méchant. C'est ainsi que vous verrez, peut-être pour la première fois de votre vie si vous ne connaissez pas ce sport, la préparation et le déroulement d'un match de cricket... Ennuyeux ? Et non! Il y a comme quelque chose de magique dans ce film, quelque chose qui retient toujours votre attention et qui vous pousse à soutenir les villageois et à haïr cet officier si terrible si méchant, et qui vraiment, vraiment n'a pas de coeur... Les personnages sont donc caricaturaux, mais on s'en fiche, le processus d'identification fonctionne à merveille. Les acteurs n'y sont pas pour rien. Chacun occupe bien sa place, et joue parfaitement son rôle. Certes c'est surjoué, mais ça donne un effet théatral au film. Et c'est voulu. Bref, ce n'est pas un film pour se casser la tête -il n'en a pas la prétention- mais il a été tourné pour divertir. C'est surtout ça le cinéma indien: divertir. Et Lagaan, ce drame, grand mélo, et filme de sport, le fait à merveille. Tout le monde ne va pas y accrocher. Bien sûr, tout n'est pas parfait... les danses peuvent enuuyer les gens, et l'histoire n'est pas très fine. Les personnages sont presques des stéréotypes même s'il y a quand même eu un effort (tout les anglais ne sont pas des vilains, et tout les indiens du village ne sont pas gentils gentils... c'est mieux que rien ^^!). Mais si vous voulez du dépaysement et que vous avez du temps devant vous, ruez vous sur Lagaan. Vous allez voir du vrai cinéma populaire de qualité! J'ai envie de mettre 5/5, ça me démange, mais je ne peux pas... allez, va pour 4.5, ce film le mérite.

07 janvier 2006
par Makikata


Un pur joyau

C’est en Inde que le grand cinéma épique est revendiqué comme symbole du présent et non comme dogme du passé. L’identité cinématographique rejoint les grands principes d’une industrie en plein essor, mais qui sait regarder en arrière pour y affirmer les fragments de son hier avec un regard présent. Laagan c’est un grand film comme on en fait plus, ou comme l’on ne sait plus en faire. Un film qui affirme et revendique sa cinématographie toute dénuée des jugements cartésiens d’un aujourd’hui critique, de la déliquescence d’une autocritique quasi masochiste, d’un regard mature comme maturin, d’une complaisance au réalisme froid. En prenant l’image à son confluent, neuve et progressiste, en utilisant son sentimentalisme et sa trame dramatico-lyrique comme une manne et non comme une tare. Laagan est un film qui s’affirme fièrement. Un livre d’image « imagé » et mélodique qui magnifie le mouvement par de somptueux ballets colorés, qui fait dans le lyrisme mais sait se poser sans être poseur. C’est la réinvention d’un cinéma pur qui se revendique par sa simplicité et qui n’a peur de se revendiquer. Là où le comédie musicale de l’âge d’or Hollywoodien enchantait ses parenthèses se mêle les senteurs de la grandeur Makiewiczienne au souffle épique de David Lean. Le 7ème art est fait pour se genre de film, il a même été créé pour ça. Laagan est un subtil dosage coloré aux senteurs exotiques qui enchante à chaque instant. Un film rare qui affirme sa musicalité. Car tout est musical dans ce joyau. On y chante la pluie, on y chante le désespoir, on y fredonne la passion et l’amour et on finit par y chanter la gloire. Mais on oublie pas d’y parler des faits sans y polémiquer ou se positionner, on y parle des castes et des duretés de la colonisation sans y démonter des montagnes et s’enfoncer dans le nihilisme, en toute subtilité avec pragmatisme et simplicité, à la manière d’un Gandhi… Une véritable merveille à découvrir d’urgence, si ce n’est pas encore fait, pour y redécouvrir le sens du mot « cinéma ».

12 janvier 2006
par Iron Monkey


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